mardi 14 novembre 2023

Le couvercle du mental

 LE COUVERCLE DU MENTAL

« La conscience en nous a placé un couvercle, un écran - appelez cela comme vous voulez - entre les plans inférieurs du mental, de la vie, du corps soutenus par le psychique, et les plans supérieurs qui contiennent les royaumes spirituels où le moi est toujours libre et sans limite, et elle peut briser ou ouvrir le couvercle, l'écran, monter dans ces plans supérieurs et devenir le Moi libre, vaste et lumineux, ou faire descendre l'influence, le reflet et finalement même la présence et le pouvoir de la conscience supérieure dans la nature inférieure. » Sri Aurobindo, Lettres sur le yoga

« La transformation supramentale ne pourra venir que lorsque le couvercle entre les hémisphères inférieur et supérieur de l’existence sera retiré et que le supramental, et non le surmental, deviendra le pouvoir directeur de l’existence.» Sri Aurobindo, Lettres sur le Yoga

198.— La Vastitude est un signe que la conscience 

s'étend au-delà de sa limite habituelle. La blancheur de la 

Vastitude signifie que c'est la conscience pure qu'on ressent, à  moins que ce ne soit une lumière blanche ou une lueur  lumineuse qui indique que là se trouve la conscience de la  Mère ou quelque influence en provenant. La barrière subtile que vous avez sentie doit avoir été la même chose qui empêche votre montée à partir du cœur et de là votre  

ascension dans les régions au-dessus. Il y a toujours là une sorte de couvercle et c'est seulement lorsque celui- ci s'ouvre ou disparaît qu'on peut librement monter au- dessus. On peut avoir conscience d'une «Vastitude qu'on ne voit pas », mais on ne s'y trouve pas tant que cela n'est pas fait. » Sri Aurobindo, Expériences psychiques dans le  Yoga

Puis vint le brusque miracle transcendant:

La Grandeur masquée, immaculée, pouvait ébaucher

Dans l’occulte matrice de la vie en travail

Son rêve grandiose des choses à venir.

Clef de voûte de l’architecture des mondes,

Un mystère du mariage de la Terre et du Ciel

Annexait la divinité à la composition mortelle.

Un Voyant était né, un Hôte ensoleillé du Temps.

Le firmament fermé du mental n’existait plus pour lui là-haut.

Dans la façade mythique de la Nuit et du Jour,

Un trou déchirait la voûte qui cache tout,

Les extrémités conscientes de l’être s’en allaient rouler derrière:

Les bornes de la petite personne tombaient,

L’île-ego rejoignait son continent.

Outrepassé, ce monde de formes emprisonnantes et rigides,

Les barrières de la Vie s’ouvraient sur l’Inconnu.

Abolies, les conventions du concevable,

Rayée, la clause rigoureuse de l’asservissement

Annulé, le pacte de l’âme avec la nescience de la Nature.

Les interdictions grises, toutes, étaient jetées par terre,

Brisé, le dur couvercle chatoyant de l’intellect;

La Vérité sans division trouvait son immensité de ciel;

Une vision empyréenne voyait, savait;

Le mental emmuré devenait lumière illimitée,

Le moi fini s’appariait à l’Infini.

Sa marche, maintenant, prenait des ailes d’aigle.

Sorti de son apprentissage de l’Ignorance,

La Sagesse l’élevait à son métier majeur

Et de lui, faisait un maître maçon de l’âme

Un bâtissseur de la maison secrète de l’Immortel

Un aspirant au suprême Temps-Indivisible:

La liberté et la souveraineté l’appelaient d’en haut;

Au-dessus de la pénombre mentale,

Par-delà cette nuit de la vie qui navigue à l’étoile,

Rayonnait l’aurore d’un jour spirituel.

À mesure qu’il grandissait ainsi en son moi plus vaste,

L’humanité dictait de moins en moins ses mouvements,

Un être plus grand voyait un monde plus grand.

Une intrépide volonté de connaissance osait nier

Les lignes de sécurité que trace la raison,

Les barreaux qui empêchent

L’essor du mental, la plongée de l’âme dans l’Infini.

Même ses premiers pas brisaient nos petites bornes terrestres

Et vagabondaient dans un air plus ample, plus libre.

Dans ses mains, soutenues par une Énergie transfiguratrice,

Il empoignait légèrement, tel un arc de géant

Laissé à l’abandon dans une caverne secrète et scellée,

Les pouvoirs qui dorment, inutilisés, dans l’homme intérieur.

Savitri, Livre Un: Le livre des commencements

Chant Trois: Le Yoga du Roi: Le yoga de la délivrance de l’âme